jeudi, décembre 14, 2006

Réflexion critique

La gestion des compétences personnelles révèle finalement une grande richesse de méthodes et d’outils. Elle nous offre un horizon très large pour satisfaire ses besoins et ses objectifs. Il faut néanmoins repérer certaines limites, voire certaines menaces liées à la frontière floue entre cette soif d’efficience personnelle et cette boulimie de développement personnel. Il est aussi facile de promouvoir la révolution new age des nouvelles sciences cognitives tournées vers l’individu et son développement, que de critiquer ce réveil extrême de l’ego.

En effet, il importe de noter que ces sciences et méthode offrent une opportunité à toute sorte de « gourous » prêts à « reprogrammer » l’individu, le déconstruire pour mieux le manipuler. Ainsi beaucoup de personnes de retrouvent plus fragilisés après des pseudo-séances de coaching et de « révolution individuelle ». La désillusion est vite arrivée après une mauvaise maîtrise d’outils censés nous parfaire en quelques mois, voire quelques jours. Le tout-parfait, le toujours-mieux corromps la capacité de jugement de l’individu. Ce dernier finit par se refermer sur lui-même, jusqu’à « déconscienciser » l’autre, car celui ne serait plus qu’une simple représentation, une simple projection de l’esprit. Ce rejet de la réalité d’autrui pousserait à un nihilisme dangereux qui remettrait en cause des fondements universels.

La gestion des compétences personnelles rendues comme un culte enlève toute la complexité de la vie avec ses risques, ses vicissitudes qui finalement sont à l’origine et le destin de toute la communauté humaine.

Par ailleurs, on peut remarquer que cette pléthore de méthodes et d’outils ramène à une « surconsommation » souvent stérile et inutile. Toujours à la recherche du mieux, du meilleur, l’individu consommateur se laisse submerger par les maximes, les jolies phrases et les philosophies toujours rassurantes (et souvent évidentes : il est vrai qu’il vaut mieux être heureux que malheureux !). Maîtrisant mal ces méthodes, le consommateur finit par rentrer dans la boucle infernale de toujours rechercher ce qu’il n’a pu accomplir dans les livres, les séminaires ou les séances antérieures.

Finalement, à consommer avec modération, les méthodes et outils de gestion des compétences personnels demandent un engagement sérieux, un travail de longue haleine. Ils devraient toujours être associé aux réalités de la vie, aux personnes qui nous entourent, toujours là pour nous orienter, nous conseiller et nous faire prendre conscience de nos atouts et faiblesses. Il est primordial d’appliquer son intelligence au service du « soi » et de « l’autrui » et non pour assouvir et développer un ego aveuglant et menaçant.
Hatim BENJELLOUN

L'intelligence intrapersonnelle


L'intelligence intrapersonnelle est l'aptitude à faire de l'introspection, c'est-à-dire à revenir à l'intérieur de soi, à identifier ses sentiments, à analyser ses pensées, ses comportements et ses émotions.

Cette forme d'intelligence permet de se comprendre soi-même, de voir ce qu'on est capable de faire, de constater ses limites et ses forces, d'identifier ses désirs, ses rêves et de comprendre ses réactions. C'est aussi la capacité d'aller chercher de l'aide en cas de besoin. En somme, c'est être capable de se faire une bonne représentation de soi.

Cette forme d'intelligence permet de résoudre des problèmes reliés à notre personnalité et de travailler sur soi. Elle fonctionne en étroite relation avec l'intelligence interpersonnelle, car pour bien fonctionner avec les autres, il faut être conscient de ses propres émotions et savoir les contrôler. Daniel Goleman, l'auteur de l'intelligence émotionnelle est un exemple de ce type d'intelligence.

Critiques de la PNL

Les ouvrages de PNL ne cessent d'affirmer que cette pratique s'appuie sur les acquis de la psychologie expérimentale, de la linguistique, de la neuropsychologie, de l'informatique, de la théorie des systèmes, etc... Mais quand on y regarde de plus près, on y trouve que des emprunts très généraux (comme la notion de système auto-organisé) ou qui remontent à la nuit des temps (la linguistique de Chomsky), voire dépassés. Autant dire que la PNL ne s'appuie sur aucune connaissance actuelle de ces disciplines. Elle reposerait, selon ses praticiens, sur les connaissances actuelles du fonctionnement du cerveau alors que sa référence majeure en la matière est un certain Korzybski, illustre inconnu dans le domaine des neurosciences !
Plusieurs ouvrages font grands cas de la direction du regard de l'interlocuteur qui serait un indicateur important des processus mentaux internes et permettant de "décoder" son interlocuteur. S'il est vrai que le regard est important dans la communication non verbale, les partisans de la PNL en font quelque chose de rigide sur la base de travaux très anciens et non validés. Quant à l'inférence concernant l'activité mentale intérieure de la personne "analysée", selon qu'il regarde à droite, en haut, à gauche, etc... elle est pour le moins tout aussi douteuse et ne repose sur rien sinon un dogme.
La PNL aurait "découvert" que les croyances sont à la base de toute expérience et connaissance, ce que les scientifiques refuseraient d'admettre alors qu'en fait c'est bel et bien l'épistémologie adoptée par la majorité des scientifiques depuis les travaux de Popper, Kuhn, Lakatos ou Feyerabend. La PNL n'a ici non plus rien inventé.
La PNL se caractérise à la fois par le flou des concepts majeurs utilisés (comme celui de "modélisation" qui a au moins quatre significations différentes) et par le recours à de multiples concepts pour désigner une même chose (présupposés, croyances, prémisses, prédictions créatrices, aphorismes). Ceci montre le peu de sérieux de la théorie et souligne combien les adeptes eux-mêmes ne s'y fient pas trop.
Dans ce qu'on peut lire de la PNL, on observe que des assertions triviales, vagues, générales, dépassées, non validées, ou tout simplement fausses. Peut-être ne faut-il pas se limiter à des ouvrages d'introduction mais même dans les revues sérieuses en psychologie on ne trouve guère de traces de travaux de la PNL.
La PNL offre un programme "gentil", une vision quelque peu angélique voire niaise de la communication humaine, ainsi que des trucs triviaux pour l'améliorer. Pas étonnant de ne pas trouver de programmes d'enseignement de la PNL dans les écoles supérieures, universitaires ou non. On ne dit pas que la PNL n'est pas totalement inefficace (on n'en sait rien en fait) on affirme qu'elle ne repose sur rien de fiable.
Elle trompe sur la marchandise dans les utilisations qu'elle fait des termes "programmation" en ne s'appuyant aucunement sur des théories contemporaines d'apprentissage, et du mot "neurolinguistique" qui pourrait faire croire qu'elle en est une application alors qu'elle en est bien loin. Elle utilise en fait des termes ronflants pour cacher le charlatanisme.
En résumé : la PNL se caractérise par une totale absence de bases scientifiques et méthodologiques, elle recourt à une appellation mensongère aux fins d'appâter le client qui devra alors chèrement payer ce qui ne le vaut pas, et ses "méthodes" n'apportent rien de plus que d'autres théories toutes aussi banales. Bref du vent et beaucoup de bruit pour rien !
Pour terminer indiquons que la dernière méthode de communication qui resta à inventer par Grinder et Bandler fut celle par avocats interposés, Bandler ayant intenté un procès à son comparse ! Histoire de gros sous pour le "spécialiste" en communication, ou plutôt expert en droits d'auteurs puisque Bandler revendique la totale paternité et tous les droits (d'utiliser le nom, les "méthodes", les concepts ou même certaines expressions) de la PNL. Ce dernier veut en fait mettre en place une véritable franchise sur la "marchandise" PNL et en faire une vraie marque déposée !

lundi, décembre 04, 2006

Gestion virtuelle des compétences

Pour évaluer ses compétences, l'ère n'est plus au test psychotechniques à faire sur une feuille papier, ou sur une page word! Désormais, c'est sur une console de jeu vidéo que nous sommes invités à tester notre cerveau. En effet, Nintendo, avec sa Nintendo Ds, propose un Brain training : Programme d'Entraînement Cérébral du Dr Kawashima : Quel âge a votre cerveau ? Ce jeu fait incontestablement mouche avec ses exercices très simples, intuitifs et accrocheurs, qui servent de base à des sessions de jeu courtes et donc peu contraignantes.
Le but ultime de ce jeu, comme la traduction française du titre l'indique, est de rajeunir son cerveau. Obtenir "20 ans" est le but ultime ! Conçu comme un vrai programme à suivre de manière régulière, "Brain Training" est censé créer des réflexes et modifier la manière de réfléchir de ses utilisateurs.
Cependant, nous ne sommes pas convaincus que l'objectif du jeu " rajeunir son cerveau" soit véritablement utile pour la cible visée: un public novice en matière de jeux vidéo ludique, et plus particulièrement les femmes.
Toutefois, nous serions tenté d'adresser ce genre de jeu de stimulation des réflexes neurologiques aux plus agés de nos concitoyens! Mais là encore, un bémol, il est peu probable que cette population soit adepte de ce type de jeu!
Au final, nous avons un jeu qui serait utile aux personnes agées, mais dont la stratégie commerciale se tourne vers un public plus jeune et plus féminin.






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