lundi, février 18, 2008

La veille passe à l'intelligence collective

Les collaborateurs experts au coeur du dispositif
« En partageant et explicitant ses connaissances, le contributeur devient un hub cognitif », explique François-Xavier Testard-Vaillant, d'EDF. Est-ce à dire que dans un système de veille collectif l'expert perd de son pouvoir, de son aura ? Comment faire pour que chaque participant soit valorisé et n'ait pas l'impression de perdre non seulement une éventuelle suprématie vis-à-vis de ses collègues, mais aussi son temps à rendre ses contributions intelligibles à tous ?
En fait, les experts ne sont pas remis en cause. Ils occupent même une place de choix dans cette nouvelle organisation, puisqu'ils sont responsables de la qualification des apports des observateurs. Alors que dans les entreprises de taille moyenne, leur rôle sera éventuellement mutualisé avec celui de responsable de veille, dans les grandes entreprises, c'est à un comité de veille que reviendra la mission d'animation des différents domaines de veille.
« Dans ce type de projet, il faut avant tout vendre la démarche aux collaborateurs et les accompagner dans le temps pour qu'ils y adhèrent », précise Christophe Marnat, directeur du développement d'AMI Software. C'est d'autant plus facile si le projet est activement soutenu par l'équipe dirigeante, elle-même cliente du système. Cette dernière a pour mission, en effet, de légitimer les acteurs du dispositif (responsables de veille, experts, etc.), mais également de montrer l'exemple en communiquant et en apportant elle aussi sa contribution.

Reconnaître l'apport des individus
Ce n'est toutefois pas suffisant. A défaut de primes sonnantes et trébuchantes ou de promotion hiérarchique, comment motiver ceux qui ne comprennent pas l'intérêt de participer ? Les personnes familières des forums, réseaux sociaux et autres blogs « professionnels » le savent : le système marche à l'entraide et, surtout, à la reconnaissance. Certains ne seront donc enclins à participer que lorsqu'ils auront suffisamment bénéficié, de manière « gratuite », du système. Alors que d'autres, plus volontaires ou plus soucieux de leur ego, seront valorisés s'ils sont identifiés comme les initiateurs d'une information enrichie ou nouvelle. « Comme toujours, la réussite du collectif passe par l'implication de l'individu. Et celle-ci doit être valorisée », résume Christophe Marnat. Pour Jean-Richard Germont, inspecteur général jeunesse et sport au ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, « une veille n'est performante qu'intégrée à la stratégie globale de l'entreprise. Tant que les collaborateurs n'ont pas l'envie de partager leurs informations, les outils de veille, si beaux soient-ils, sont inefficaces

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